JO 2024 un casse-tête d’envergure

Le Comité d’organisation des Jeux Olympiques (Cojo) peine à trouver suffisamment d’agents de sécurité. 

En effet sur cet événement de taille qui aura lieu à Paris en 2024, pour assurer la sécurité, entre 17 000 et 22 000 agents de sécurité par jour, sont espérés pendant la durée des Jeux.

L’hypothèse d’un recours aux militaires fait son chemin, mais les états-majors redoutent un scénario catastrophe.

Un objectif impossible à atteindre ?

A l’heure actuelle, rien ne permet de dire que l’objectif visé pourra être atteint. Le responsable de la sécurité du Cojo assure être « à l’heure ». 

Pourtant les résultats du premier appel d’offres sont moins rassurant. 

Sur les 136 lots proposés, seulement 32 ont été attribués et seuls 28 prestataires ont été retenus. 

Parmi ces entreprises dont la plupart sont des PME, les spécialistes de l’événementiel ne représentent qu’un tiers du total actuel. Le reste étant des acteurs généralistes de la sécurité.

Plus l’événement approche et plus le scénario de faire appel à l’armée se profile. 

Travaillant en étroite collaboration avec l’ensemble des acteurs de la sécurité des Jeux, ils redoutent un scénario catastrophe semblable à celui des JO de Londres en 2012.

Comment trouver des agents dans un tel contexte ?

En collaboration avec le ministère du Travail, Pôle Emploi et différentes institutions publiques. L’objectif est d’évaluer, diagnostiquer de nouveaux viviers. 

Les salaires occupent évidemment une grosse partie de l’équation, sachant qu’au 1er janvier 2023, il y a eu une augmentation de 7,5% des salaires. 

Ensuite, ça dépendra aussi des tarifs qui pratiquera l’organisateur Paris 2024 puisqu’il est en cours de signatures des contrats avec les prestataires de sécurité.

Dans la sécurité privée, pour tout événement et pour toute mission, la formation pour exercer le métier d’agent de sécurité dure cinq semaines. 

Un doute est levé sur le fait de prioriser la quantité de candidats formés à la qualité de la formation. 

D’autant plus que, le ministère de l’Intérieur a mis en place une formation qui ne durera plus que 3 semaines dont 1 semaine de formation à distance.

Une décision extrêmement partagée, à tort ou à raison, mais quoi qu’il en soit, le fait de raccourcir de deux semaines une formation, n’aura sûrement pas les bénéfices d’une formation traditionnelle de cinq semaines. 

D’autant plus qu’il a été évoqué de créer un « titre provisoire ». Celui-ci permet de faire appel à des étudiants pour venir travailler dans la sécurité pendant les JO. 

Encore une fois une décision très partagée au sein des acteurs de la sécurité.

Des agents de sécurité privée sans carte professionnelle ? (dans certains cas)

En effet, conformément à l’article R613-10 du CSI : L’organisateur d’un événement peut affecter tout préposé, faisant partie de son service d’ordre, aux palpations de sécurité ainsi qu’a l’inspection visuelle et à la fouille des bagages à main, doivent pour cela être agréé par le CNAPS.

Par contre, cet agrément ne nécessite aucune carte professionnelle d’agent de sécurité : une petite formation d’une journée suffit largement. Cela pose un gros problème . En effet, il est question d’une carte professionnelle attestant la capacité à exercer dans la sécurité. Une carte qui est obligatoire légalement, pour exercer, ne l’est plus selon certains cas.

Ainsi, la formation qui à l’origine dure 175h soit cinq semaines et se termine par un examen permettant ou non à l’agent de pouvoir exercer, est dans ce cas précis, réduite à « une petite journée de formation qui suffit amplement ».

Une telle décision est vivement critiquée comme étant un manque de considération du métier et impliquant des mises en danger pour tous.

 

Un risque pour la sécurité humaine

En effet, un agent très peu ou mal formé est un agent qui pourrait potentiellement représenter un danger, pour lui même ou pour autrui. 

Surtout quand il s’agit d’un poste qui à la responsabilité de vie humaine. 

Enfin, si une situation dégénère ou qu’une arme (blanche ou à feu) est introduite dans un événement de cette taille et même tout autre événement, est ce qu’un agent très peu formé et sans expérience pourra réagir correctement ?

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Dimitri ZORDAN

Responsable Communication

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